Vous devez aider un proche dépendant, et vous ne vous sentez pas prêt ? C’est normal : souvent subie, cette situation requiert, d’un seul coup, de s’organiser pour y faire face. Des démarches administratives aux possibilités de soutien (pour vous), voici 10 conseils pour vous adapter à ce grand changement.
Aidant familial ou proche aidant : c’est souvent un terme dont on apprend la signification le jour où l’on y est personnellement confronté. C’est-à-dire au moment où un proche (père, mère, enfant…) n’est plus à même de se débrouiller tout seul au quotidien.
C’est le cas de millions de Français, et par définition, personne n’est vraiment préparé à jouer ce rôle d’aidant. Néanmoins, de très nombreux organismes, associations, dispositifs d’aide… permettent aux nouveaux aidants de faire face. Cet article va vous permettre de les identifier. Et surtout, en 10 conseils, de démarrer aussi facilement que possible votre nouvelle vie d’aidant.
Bien vous orienter en matière administrative
Dans la plupart des cas, vous allez devoir vous occuper plus souvent d’un proche parce qu’un souci (lié à sa santé ou au vieillissement), le place en situation de dépendance. L’urgence première va donc être de savoir vers qui vous tourner pour obtenir de l’aide.
Mais il n’existe malheureusement pas de “guichet unique” de la dépendance : plutôt de multiples organismes, à qui vous pourrez faire appel en fonction de l’état de santé de votre proche, de ses ressources, de son lieu d’habitation… Voici comment faire le tri.
1. Renseignez-vous auprès de l’Assurance Maladie
La Caisse Primaire d’Assurance Maladie de votre proche n’intervient pas directement dans les problématiques de perte d’autonomie. C’est en revanche une très précieuse source d’information sur vos droits et vos démarches.
Outre ces informations, sachez qu’en tant qu’aidant familial, vous pouvez obtenir par le biais de l’Assurance Maladie des prestations extra légales, notamment en cas de situation familiale ou matérielle difficile.
2. Prenez contact avec une assistante sociale
C’est le deuxième contact à lancer dès vos premiers jours d’aidant : l’assistante sociale (de votre commune ou de l’hôpital dans lequel séjourne votre proche). Elle va pouvoir vous aider à trouver des solutions de financement.
N’hésitez pas à faire appel à elle, car elle vous fera gagner beaucoup de temps et d’énergie pour remplir les dossiers administratifs ou vous orienter vers le service le plus pertinent.
3. Adressez-vous aux structures spécialisées
Une fois que vous aurez pris des premiers renseignements auprès des deux interlocuteurs précédents, il va être temps pour vous d’identifier les structures qui correspondent spécifiquement à la situation de votre proche.
Votre proche souffre d’un handicap et est âgé de moins de 60 ans ? C’est vers la MDPH (Maison Départementale des Personnes Handicapées) que vous devez vous tourner. Elle facilitera vos démarches, pour vos demandes d’aide, d’hébergement, etc.
Si en revanche la personne que vous aidez a plus de 60 ans, faites appel :
- en priorité au CCAS (Centre Communal d’Action Sociale) de votre commune,
- à défaut, au CLIC (Centre Local d’Information et de Coordination) de votre département.
Ces deux organismes rendent les mêmes services : vous informer sur les aides dont vous et votre proche pouvez bénéficier, vous apporter des conseils sur les solutions pour le maintien à domicile ou la recherche d’un hébergement et vous aiguiller dans vos démarches administratives.
CCAS, CLIC, CNAV… notre lexique pour s’y repérer
Bien appréhender vos nouvelles responsabilités
On ne va pas vous le cacher : même si l’on soutient avec plaisir un proche dépendant et qu’il s’agit d’une démarche toute naturelle, c’est aussi un profond bouleversement dans sa vie de tous les jours.
L’enjeu, c’est de réussir à bien prendre la mesure de cette nouvelle responsabilité, de ne pas se faire “aspirer” et de continuer à mener une vie professionnelle, familiale, sociale… équilibrée et agréable. Quelques conseils pour y parvenir.
4. Entourez-vous (et trouvez des suppléants)
Votre proche peut présenter les premiers signes d’un Alzheimer, avoir subi un AVC ou plus simplement subir les effets de l’âge. Quoi qu’il en soit, l’annonce du diagnostic est souvent un moment éprouvant. À ce stade, toute aide est la bienvenue, même une simple oreille amicale. Amis, famille, professionnels… ne restez pas seul, parlez de votre situation et des problèmes que vous rencontrez.
S’il s’avère que votre proche va avoir besoin d’un soutien quotidien, prenez le temps de demander à d’autres membres de la famille, des amis ou des voisins s’ils seraient disponibles pour donner un peu de leur temps. Et vous ménager ainsi des solutions de repli, pour ne pas avoir à tout assumer seul.
5. Ne faites pas “l’autruche” au travail
Il y a 8,3 millions d’aidants familiaux comme vous en France. Dont la moitié doit parvenir à jongler entre soutien à un proche et vie active. Et ce n’est pas toujours évident… D’autant que le premier réflexe est bien souvent de tracer une frontière nette entre le “boulot” et le “perso”.
Or s’occuper d’un proche dépendant entraîne souvent des absences, la nécessité de se ménager des plages horaires pour régler des soucis médicaux ou administratifs… Bref, cela peut désorganiser votre travail.
Notre conseil ? Ne surtout pas laisser s’enliser la situation. Mais identifier les interlocuteurs (collègue, ressources humaines, supérieur hiérarchique) à qui vous pourrez faire part en confiance de votre nouvelle situation. Pour chercher ensemble des solutions comme un aménagement du temps de travail ou des congés familiaux.
Vie pro, vie perso, vie d’aidant : comment les concilier ?
6. Échangez avec d’autres aidants
L’articulation vie pro-vie d’aidant est cruciale. Mais ce n’est qu’un des aspects de votre nouvelle vie. Peu de gens, même dans votre cercle amical, comprendront aussi bien ce que vous traversez qu’un autre aidant.
C’est en partant de ce constat que ce sont créés de nombreuses associations et lieux d’échanges. Groupes de paroles, cafés des aidants, soutien psychologique… Dans toute la France, vous pourrez trouver de l’écoute, des conseils et du lien social.
7. Formez-vous, pour mieux aider !
C’est une phrase qui revient souvent dans la bouche des aidants : on n’est jamais assez préparé pour faire face à la dépendance d’un proche. Aider ne s’improvise pas, pourtant on est souvent lâché dans cette nouvelle vie sans connaissance particulière.
Sachez-le, des formations (gratuites ou éligibles au DIF) existent pour apprendre les gestes essentiels, les bonnes attitudes, les compétences indispensables… pour mieux vous organiser et mieux soutenir votre proche. L’une des plus connue est celle dispensée par l’association France Alzheimer pour ceux dont un proche souffre de cette pathologie, mais ce n’est pas la seule. Si vous aidez un proche en situation de handicap, renseignez-vous sur la formation RePairs Aidant proposée par APF France Handicap.
Ma Chère Famille : pourquoi se reconnaître aidant ?
Avant d'être "l'aidant" d'un proche en perte d'autonomie, on est son conjoint, son enfant, son parent... Se reconnaître aidant, c'est prendre conscience qu'on endosse un rôle et des responsabilités nouvelles. C'est accepter aussi l'idée qu'on va avoir besoin -et qu'on a droit !- d'être aidé pour ne pas s'épuiser.
Ne pas vous épuiser
Dans les premiers jours, devenir aidant peut s’apparenter à un sprint : beaucoup de contacts à prendre, de démarches à entreprendre… Mais passé ces premiers temps, vous aurez plutôt l’impression de disputer une course de fond. Et vous allez chercher des solutions pour ne pas vous épuiser à assumer toutes vos responsabilités.
8. Apprenez à collaborer avec les professionnels de santé
Tout assumer seul est épuisant. Ne cherchez pas à endosser tous les rôles ! Sachez au contraire passer le relais à d’autres proches ou à des professionnels de santé (infirmière, aide à domicile, etc.). Avec ces derniers, apprenez à vous comprendre et à dialoguer, dans l’intérêt de votre proche… et le vôtre.
Proche aidant : comment échanger avec les soignants ?
9. Lâchez prise de temps à autre
Conserver du temps pour soi, c’est essentiel. Quelques heures ou quelques jours, un “break” va vous faire beaucoup de bien… pourvu que tout soit bien organisé pour que vous puissiez partir sans arrière-pensée.
Sachez-le : en tant qu’aidant, vous avez droit à des congés particuliers, grâce au nouveau dispositif légal du “droit au répit”. Profitez-en pour revenir ensuite frais et disponible pour votre proche.
10. Envisagez des solutions de placement
Le problème ne peut pas être réglé avec quelques jours de répit ? Le placement temporaire ou de longue durée est parfois indispensable si vous n’êtes plus en capacité de gérer le quotidien. Là encore, de très nombreuses options existent pour confier votre proche à d’autres sur une période donnée, quelques jours par semaine ou par mois… Ces solutions, ainsi que les divers congés offerts aux aidants, sont détaillés dans l’article ci-dessous.
Congés, hébergements ponctuels… 5 solutions pour souffler lorsqu’on est aidant