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Sports de tir : comment les pratiquer en situation de handicap ?

Crée le : · Mis à jour le : 14/11/2024 20:25:00 · Temps de lecture :

4 minutes

Sports de précision et de concentration par excellence, la sarbacane, le tir à l’arc et le tir sportif sont de plus en plus accessibles à tous types de handicap : moteur, visuel ou auditif. Types d’épreuves, compétitions, matériel à prévoir : voici ce qu’il faut savoir pour les pratiquer.

Sarbacane, tir à l’arc et tir sportif : 3 handisports de précision !

La sarbacane handisport

C’est l’un des sports les plus inclusifs qui soient : valide ou lourdement handicapé, tout le monde peut pratiquer la sarbacane (moyennant certaines adaptations bien sûr). La sarbacane handisport est donc recommandée pour les personnes : 

  • en fauteuil (manuel ou électrique),
  • avec des difficultés à marcher,
  • avec un handicap des membres supérieurs (amputation, malformation….),
  • de petite taille,
  • mais aussi malvoyantes ou malentendantes (pas en compétition toutefois pour ces 2 derniers handicaps).

C’est ce qui explique en partie sa popularité : plus de 1 600 licenciés handisport en France.

Le principe ? En 10 volées de 3 flèches chacune, les concurrents doivent propulser leur projectile en soufflant dans le tube de la sarbacane, et atteindre une cible d’un diamètre de 17 cm, placée à 2,5 m du bout de la sarbacane du tireur et à 1,3 m du sol. L’objectif est d’obtenir un maximum de points (10 pour le centre de la cible, ce score décroissant ensuite en s’en éloignant). 

La sarbacane en compétition

Des compétitions sont ouvertes : 

  • au niveau régional,
  • au niveau national (Challenge National de Sarbacane pour les moins de 21 ans et Coupe Nationale de Sarbacane pour les plus de 20 ans).

Pour s’engager en compétition, il faut se faire établir une classification par la Fédération Française Handisport, afin de concourir dans une catégorie adaptée à son handicap :

  • pour les jeunes : pratique en fauteuil (FE pour les fauteuils électriques, FA pour les fauteuils manuels) ou  debout (classification D1),
  • pour tous : pratique avec une aide à la tenue de l’arme (potence) ou sans.

La para archerie (tir à l’arc)

Avec un peu plus de 900 licenciés auprès de la Fédération Française Handisport, le tir à l’arc est aussi une discipline très “ouverte”. Peuvent le pratiquer les personnes : 

  • en fauteuil roulant (para ou tétraplégiques),
  • avec un handicap d’un membre inférieur (pratique debout avec prothèse ou assis sur un tabouret),
  • avec handicap d’un membre supérieur (pratique avec un décocheur ou une palette de bouche),
  • atteintes d’une paralysie cérébrale (selon sa gravité, le tir se fait en fauteuil ou debout),
  • malvoyantes (avec un guide ou un système de visée adapté),
  • malentendantes.

Le tir à l’arc en compétition

La saison de tir à l’arc se décompose en saison hivernale (pratique en intérieur) et estivale (extérieur). Une compétition officielle de tir à l’arc handisport se déroule en 2 phases : 

  • Phase 1 : les qualifications, aux meilleurs des 60 flèches (salle, tirées par volées de 3) ou 72 flèches (en extérieur, à raison de 6 flèches par volée) ;
  • Phase 2 : les matchs éliminatoires en un contre un, avec selon le type d’arc une série de 15 flèches (arc à poulie ou arc W1), ou en 3 sets gagnants (arc classique).

Les compétitions se disputent aux niveaux régional et national (avec un championnat d’hiver indoor et d’été en extérieur), et la discipline est paralympique.

Là encore, un système de classification selon l’importance et la nature du handicap va s’appliquer, au niveau international : 

  • les pratiquants en fauteuil (W1 et W2) et ceux tirant debout (W3),
  • les archers avec ou sans potence,
  • les archers malvoyants munis d’un bandeau (B1) ou sans (B2 et B3), avec système de visée sonore.

La Fédération Française Handisport a enrichi ce système avec d’autres classifications pour les compétitions sur le sol national.

Le para tir 

Pistolet à air, carabine debout, couchée ou 3 positions, avec une cible à 10, 25 ou 50 mètres, en individuel ou par équipes… Le para tir offre une grande variété de disciplines différentes, avec des compétitions allant du niveau régional aux jeux paralympiques. Elles peuvent être pratiquées quel que soit le type de handicap (moteur ou sensoriel).

Le para tir en compétition

Les participants sont classés en 4 catégories : 

  • SH1 : tireurs pouvant porter leur arme sans aide extérieure (pas de potence),
  • SH2 : tireurs ne pouvant supporter le poids de leur arme (utilisation d’une potence),
  • SH3 : déficients visuels (utilisation d’un système de visée sonore),
  • SH4 : déficients auditifs.

Seules les personnes relevant des 2 premières classifications peuvent disputer des compétitions internationales.

À lire aussi : Handicap : comment trouver le sport le plus adapté 


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Para archerie, sarbacane, para tir : pourquoi pratiquer ces disciplines ?

Concentration, maîtrise : des bénéfices communs à tous ces sports

Sarbacane, tir à la carabine ou à l’arc permettent au pratiquant de capitaliser et de progresser sur les mêmes qualités : 

  • de maîtrise du souffle,
  • de concentration et de maîtrise des émotions,
  • de précision et de gestion des aléas et de la frustration.

Comme tous les sports dans lesquels la précision du geste est fondamentale (tels les sports de raquette ou de boules), ils ont une forte composante mentale.

Tir à l’arc et tir sportif handisport  : des qualités physiques particulières à développer

Plus “physiques” que la sarbacane, en raison notamment du poids de l’arme, du recul ou de la tension, le tir à l’arc et le tir sportif permettent de développer plus profondément : 

  • la musculature du haut du corps,
  • la stabilité des appuis (membres inférieurs).

BON À SAVOIR
Le tir à l’arc, une thérapie ?
Depuis quelques années, les médecins sont encouragés à prescrire la pratique d’un sport dans un cadre thérapeutique : le tir à l’arc fait partie de ces sports recommandés notamment aux personnes souffrant d’affections longue durée (ALD).

Pour aller plus loin : Handisport ou sport adapté : où et comment trouver un club 

Quel équipement pour pratiquer ces sports de tir ?

Le matériel pour la sarbacane

Une sarbacane de compétition a un diamètre de 10,5 mm, et peut selon la puissance du souffle du pratiquant mesurer d’une quarantaine de cm à 1,22 m maximum.

A cela s’ajoute un embout, une poignée ou une potence réglable, le carquois et bien entendu les fléchettes.

Tout ce matériel peut se procurer auprès de distributeurs comme Actinomie, IdemaSport, Heracles Archerie ou encore Comptoir des Associations.

L’équipement du para tir à l’arc

L’équipement nécessaire est ici plus complexe, car il existe déjà plusieurs types d’arc (classique ou à poulie), mais aussi : 

  • des “décocheurs” (dispositifs permettant à l’archer de décocher sa flèche lorsqu’il ne peut utiliser ses 2 bras),
  • des potences pour tenir l’arc en position de tir,
  • des supports conçus pour les archers ne pouvant bander leur arc à la main.

Vous trouverez une liste des équipements nécessaires et des revendeurs auprès de qui vous les procurer dans le guide du matériel de la Fédération Française Handisport.

Le matériel pour le para tir 

Il est similaire à celui utilisé par les tireurs “valides”, moyennant quelques adaptations : 

  • pour les déficients visuels : des systèmes de visée sonore,
  • pour les personnes présentant un handicap d’un membre supérieur : des potences ou autre dispositif permettant le tenir l’arme.

Pour en savoir plus