Cannes, déambulateurs, fauteuils, scooters, monte-escaliers… Pour les petits déplacements du quotidien, ces équipements permettent à une personne âgée ou à mobilité réduite de préserver sa liberté de déplacement. Prix, sécurité, confort… voici comment bien les choisir
Qu’on prenne de l’âge, ou qu’on éprouve (temporairement ou non) des difficultés à se déplacer, la mobilité devient un vrai sujet. Pour les “longs” trajets, bien sûr, mais aussi pour les “micro-déplacements” : passer d’une pièce à l’autre ou monter à l’étage, aller au coin de la rue ou dans son jardin… tout se complexifie.
Comment éviter le risque de chutes, et faciliter ces actes autrefois anodins ? Avec les bons équipements, vous allez pouvoir préserver votre capacité à vous déplacer en toute autonomie.
Cannes et déambulateurs : des aides à la marche
Les cannes
Pour une personne âgée ou à mobilité réduite, mais qui dispose encore d’un bon degré d’autonomie, les cannes représentent une aide précieuse pour continuer à se déplacer normalement : elles offrent un point d’appui utile pour soulager ses jambes et maintenir son équilibre, facilitent le passage de petits obstacles comme les marches et les seuils de portes…
Il existe 2 sortes de cannes :
- les cannes de marche, qui se terminent par un simple point d’appui au sol
- les cannes tripodes, voire quadripodes, qui disposent donc de 3 ou 4 points d’appui au sol, peuvent tenir “debout” toute seul et offrent une meilleure stabilité (on peut même s’en servir comme aide pour se relever).
Conseil d’achat pour bien choisir sa canne
Comment choisir la canne la plus adaptée ? Plusieurs critères sont à prendre en considération :
- le degré de mobilité et d’autonomie : les cannes de marche sont plus indiquées pour les personnes disposant d’une bonne autonomie, les tri ou quadripodes à celles éprouvant une plus grande difficulté à se tenir debout et à marcher,
- la poignée : en “T”, en arc de cercle, ergonomique… à tester pour choisir celle qui apporte le plus de confort
- la hauteur : la poignée doit se trouver au niveau du poignet lorsque la personne se tient debout. De nombreux modèles sont réglables, c’est un plus,
- le (ou les) embout(s), qui doivent être anti-dérapants
- les accessoires : dragonne et accroche-cannes vont se révéler très pratiques à l’usage, certains modèles sont pliables ou comportent une assise dépliable...
Les prix sont très variables, d’une dizaine d’euros pour une simple canne de marche à plus de 100€ pour des modèles très sophistiqués. La Sécurité Sociale en rembourse une partie (à partir de 6€ pour les modèles basiques, environ le double pour les tripodes).
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Les déambulateurs
Lorsqu’une canne n’offre plus suffisamment de stabilité, le déambulateur s’impose. Avec ses nombreux points d’appui bien répartis, il permet d’avancer en sécurité.
Là encore, vous avez le choix entre 3 types de déambulateurs :
- les déambulateurs d’intérieur (on parle aussi de cadres de marche), qu’il faut soulever pas après pas pour avancer,
- les rollators, qui sont montés sur 2, 3 ou 4 roulettes, n’ont donc pas à être poussés et permettent de couvrir de plus longues distances eb extérieur,
- et enfin des “deux en un”, rollator et chariot de courses avec un panier de chargement de grande capacité.
Pour aller plus loin : GIR 1, 2, 3 ou 4 : mesurer le niveau d'autonomie d'une personne âgée avec la grille AGGIR
Conseil d’achat pour bien choisir son déambulateur
Outre l’usage en intérieur (déambulateur sans roulettes ou avec une paire de roulettes à l’avant) ou en extérieur (rollator), à quoi faut-il être attentif pour choisir son déambulateur ?
- La largeur : vous devez pouvoir passer facilement une porte ou dans un couloir, sachant qu’une porte courante a une largeur standard de 73 cm.
- La maniabilité : poids léger, hauteur réglable et poignées ergonomiques pour manœuvrer dans de bonnes conditions, repose bras pour ne pas trop les fatiguer… sans oublier les freins pour les modèles à roulettes.
- Les options et accessoires : beaucoup de modèles sont équipés d’un siège pour pouvoir se reposer, de systèmes pour accrocher un parapluie ou un sac, de plateaux pour les modèles d’intérieur, etc.
Les prix démarrent à une cinquantaine d’euros pour les déambulateurs d’intérieur les plus basiques, et peuvent grimper jusqu’à 500€ ou plus pour les rollators les plus sophistiqués. Aujourd’hui, ils sont remboursés à hauteur de 53,81€, quel que soit le modèle, par la Sécurité Sociale.
Fauteuils roulants, scooters : pour se déplacer assis
La marche n’est plus possible ou trop fatigante (notamment pour se déplacer à une certaine distance) ? Vous pouvez continuer à vous déplacer quand même, en fauteuil, scooters, tricycle…
Les fauteuils roulants : une très large palette de possibilités
Manuel ou motorisé, léger et pliable ou plus imposant : il existe d’innombrables modèles de fauteuils roulants, et le sujet nécessiterait un article à lui tout seul.
Pour simplifier le choix, il y a néanmoins quelques questions à se poser :
- Votre morphologie : taille, poids, corpulence… sont des critères fondamentaux pour choisir un fauteuil adapté, résistant, et confortable.
- Votre pathologie : hémiplégie, paraplégie, affection neurologique… de ceux que vous pouvez faire rouler à la force des bras aux modèles pilotables par un simple joystick, les fauteuils sont conçus pour s’adapter à vos difficultés.
- Votre utilisation : pour le moindre déplacement, ou seulement occasionnelle ? En fonction de la réponse, vous choisirez un modèle plus ou moins complet.
- Les aménagements et accessoires : appui-tête et repose-jambes, sacoches…
Les fauteuils roulants : prix et prise en charge
A l’heure actuelle, la Sécurité Sociale prend en charge :
- de 395 à 960 € pour les fauteuils manuels
- de 1 559 à 5 187 € pour les fauteuils électriques.
Ce remboursement est très en dessous du prix d’achat d’un fauteuil (d’une centaine d’euros pour les modèles dits “de transfert", très rudimentaires à 8 000€ pour un fauteuil électrique lambda).
En attendant de voir aboutir le projet de remboursement à 100% des fauteuils roulants (en incluant la prise en charge de la Sécurité Sociale et celle de la mutuelle), la location d’un fauteuil peut représenter un bon moyen d’alléger la facture.
Les scooters : un mode de déplacement de plus en plus répandu
Autrefois assez marginal, le scooter s’est beaucoup démocratisé, en partie grâce aux progrès des batteries. Maniables et robustes, ils peuvent remplacer un fauteuil roulant électrique pour une personne âgée ou à mobilité réduite :
- pour un usage intérieur ou sur de courts déplacements (scooter à 3 roues),
- pour des trajets plus longs ccvet/ou sur des surfaces plus accidentées (scooters à 4, voire 5 roues).
Conseil d’achat pour bien choisir son scooter électrique
Le principal critère de choix, c’est l’utilisation que vous ferez d’un scooter :
- en intérieur, choisissez-le le plus compact et maniable possible (ce qui vous oriente vers un modèle à 3 roues), pliable pour faciliter son rangement,
- en extérieur, le passage à 4 roues apportera de la stabilité. L’autonomie de la batterie, le confort du siège, la taille des roues pour passer les obstacles (trottoirs) et éventuellement l’homologation pour circuler sur la route prendront aussi plus d’importance.
Enfin, ne négligez pas les accessoires et les options :
- panier et porte-canne pour transporter vos affaires,
- éclairages si vous circulez de nuit,
- rétroviseurs
- et de bons freins : un scooter peut monter jusqu’à 10 km/h, et pèse lourd !
Certains scooters (mais pas tous) sont partiellement remboursés par la sécurité Sociale.
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Les rampes d’accès : les compléments indispensables aux fauteuils et scooters
Pour passer quelques marches d’escalier ou un simple seuil de porte, monter dans une voiture, la rampe d’accès PMR va se révéler indispensable.
Ces rampes peuvent prendre plusieurs formes :
- fixes (pour des accès que vous empruntez très fréquemment) ou amovibles,
- d’une seule pièce ou par paire de “rails” disposés pour y placer les roues de gauche et de droite,
- pliables ou non, avec ou sans garde-corps…
Grâce à cette grande variété, vous allez pouvoir vous adapter à de très nombreuses configurations pour entrer et sortir en fauteuil.
Conseil d’achat pour bien choisir sa rampe d’accès
Puisqu’il s’agit d’un équipement de sécurité avant tout, une rampe d’accès doit respecter certains impératifs :
- de largeur, 1 mètre minimum pour le passage en fauteuil ou en scooter,
- de résistance, en supportant un minimum de 300 kg
- de revêtement, anti-glisse, en particulier pour les rampes à l’extérieur.
Le critère principal, toutefois, reste la pente :
- 15% maximum pour un fauteuil manuel (soit une rampe 7 fois plus longue que haute)
- 20% maximum pour un fauteuil ou scooter électrique (5 fois la hauteur de l’obstacle en longueur).
Voilà pour la pente maximale, mais il faut aussi considérer la longueur de la rampe :
- à moins de 50 cm de rampe, on peut tolérer une pente de 12%
- sur 2 mètres, 10% de pente
- sur une longueur plus importante, 5% de pente
- pour toute pente supérieur à 4%, il faut aussi ménager des paliers de repos tous les 10 mètres.
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Les monte-escaliers : pour faciliter et sécuriser les déplacements dans les étages
Fatigants, et dangereux : pour une personne éprouvant des difficultés à se mouvoir, monter ou descendre les escaliers représente toujours une épreuve… et un risque de chute grave. Installer un monte-escalier peut donc s’avérer nécessaire dans une maison à étages.
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Installation d’un monte-escalier : quels critères et quels prix ?
Premier critère : la configuration de la cage d’escalier, avec un monte-escalier droit ou tournant selon qu l’escalier est à un-quart, deux-quarts ou trois-quarts tournant, voire à colimaçon, ou non. Sachez d’ailleurs qu’il existe des monte-escaliers d’extérieur, traités et protégés contre les intempéries.
Deuxième critère : l’état de santé de son utilisateur, qui va permettre de choisir entre monte-escalier debout (utile en cas de douleurs articulaires qui compliquent le fait de plier les genoux) ou assis (en prêtant attention à la corpulence de la personne).
Dernier critère, enfin : la sécurité. Selon la norme en vigueur (NF EN 81-40), un monte-escalier doit comporter notamment :
- une ceinture de sécurité,
- un détecteur d’obstacle,
- un système d’arrêt d’urgence,
- une batterie pour fonctionner même lors d’une coupure de courant,
- une commande sur le siège, une télécommande en bas de l’escalier et une en haut
Monte-escalier : quel prix ?
Même s’ils peuvent être facilement installés dans la plupart des escaliers, ces équipements sont coûteux :
- 2 500€ au minimum pour un mone-escalier droit
- 6 000€ au moins pour un monte-escalier tournant,
- 3 000€ et plus pour un monte-escalier debout,
- à partir de 4 000€ pour un monte-escalier extérieur.
Les prix peuvent varier du simple au double selon les marques, les accessoires, et la complexité du chantier.
Pour aller plus loin : Mobilité : quelles aides pour pouvoir me déplacer ?