Physiques et psychologiques : la pratique de l’équitation est très bénéfique pour les personnes en situation de handicap, qu’il s’agisse de difficultés motrices, mentales ou sensorielles. Dressage, attelage, saut d’obstacles : ce qu'il faut savoir pour s’y mettre.
Para équitation : de quoi s’agit-il ?
Un sport accessible à tous les handicaps
Avec un encadrement compétent, l’équitation est un handisport accessible à tout âge, qu’on vise une pratique de “simple” loisir ou qu’on ambitionne de disputer des compétitions, et pour n’importe quel handicap :
- surdité ou cécité, et handicaps moteurs, sous l’égide de la Fédération Française Handisport (conjointement avec la Fédération Française d’Équitation),
- handicaps mentaux et psychiques, via la Fédération Française du Sport Adapté.
Dressage, attelage et saut d’obstacles : les 3 disciples de la para équitation
En para équitation, on parle avant tout de 3 disciplines distinctes :
- le para dressage, au cours duquel le cheval réalise une série de figures imposées ou libres, en musique,
- le para attelage : comme en trot attelé, le cavalier est installé dans une voituré tractée par son cheval, en mode “course” ou pour une “simple” balade,
- le para saut d’obstacles, qui consiste à faire franchir des haies, fossés et autres obstacles dans un ordre précis, et sans les renverser.
Toutes ces disciplines se pratiquent en loisir ou en compétition, mais seules les 2 premières sont reconnues au niveau international, et le para dressage est l’unique discipline équestre aux Jeux Paralympiques.
Cross, equifun, Pony Games : des épreuves spécifiques pour l’équitation adaptée
Outre le dressage, l’attelage et le saut d’obstacles, la Fédération Française du Sport Adapté a conçu des épreuves dédiées aux personnes en situation de handicaps mentaux et psychiques :
- le cross, un parcours de saut d’obstacles en pleine nature (avec talus, troncs, creux…),
- l’equifun, sorte de “mix” entre le dressage et le saut d’obstacles, avec un classement par point établi par le temps mis à réaliser une série d’épreuves,
- le Pony Games, série de jeux par équipe (relais) ou en individuel valorisant l’adresse du cavalier (pose de drapeaux, slalom, basket monté…).
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Pourquoi se mettre à la para équitation ?
Des bienfaits physiques…
Vous pensez qu’en équitation, c’est avant tout le cheval qui travaille ? Détrompez-vous ! L’équitation est un sport exigeant pour le cavalier, et fait travailler :
- l’équilibre et la stabilité, en développant notamment le haut du corps (abdominaux profonds, ceinture pelvienne, lombaires, omoplates, hanches…),
- le tonus musculaire et la souplesse,
- la dextérité et l’habileté technique.
... et psychologiques !
Ce n’est pas un hasard si l’équithérapie s’est fortement développée ces dernières années. Le contact, la relation privilégiée avec l’animal, le fait qu’il joue un rôle d’interface entre une personne atteinte de troubles mentaux ou psychiques permet de faire de vrais progrès dans le traitement des :
- angoisses,
- retards (de langage, intellectuel…),
- difficultés de communication et manque de confiance en soi,
- troubles du comportement…
Le simple plaisir, enfin, procuré par cette discipline la rend très bénéfique dans le maintien de l’autonomie.
Quels critères pour se mettre à la compétition ?
Toutes les disciplines handisport obéissent à des systèmes de classification, pour faire s’affronter des sportifs présentant des déficiences et des capacités comparables.
Les classifications en para dressage
En compétition de para dressage, les concurrents sont classés en grades, du handicap le plus importants au plus “léger” :
- Grades 1 et 2 : déficience très importante de l'équilibre du tronc et motricité très limitée des bras et des jambes,
- Grade 3 : handicap important de l'équilibre du tronc, handicap unilatéral majeur
- Grade 4 : hémiplégie, handicap important des bras ou moyen des deux bras et jambes, cécité
- Grade 5 : limitation d'un ou deux membres, déficience visuelle.
Les épreuves demandées sont adaptées pour chaque grade.
Les classifications en para saut d’obstacles
En compétition nationale exclusivement, le saut d’obstacle se dispute en 5 catégories :
- para équestre Elite (obstacles à 1 m 20 de haut),
- para équestre 1 (1 m 10),
- para équestre 2 (95 cm),
- para équestre 3 (80 cm)
- para équestre 4 (95 cm, catégorie dédiée aux cavaliers non-voyants, assistés d’un guide voyant à cheval).
Les classifications en para attelage
Deux grades permettent de classifier les concurrences : grade 1 pour les déficiences les plus importantes, grade 2 pour les handicaps faibles ou moyens. Un système de niveau (Club 1 et 2, Club Élite, Élite et Internationaux) offre ensuite la possibilité au cavalier de pratiquer en compétitions de plus en plus élevées.
Handicaps mentaux et psychiques : une classification spécifique
Pour les épreuves dont elle a la charge, la Fédération Française du Sport Adapté classe les participants en fonction de leurs compétences cognitives, sociales, émotionnelles, d’autonomie et de motricité générale :
- la classe AB regroupe les personnes pour qui 3 à 4 de ces domaines de compétences sont “largement déficitaires”,
- la classe BC, 2 à 3 domaines “impactés”
- la classe CD, au moins 2 domaines “faiblement impactés”.
Pour aller plus loin : Handisport ou sport adapté : où et comment trouver un club
Quel équipement pour la para équitation ?
En complément de l’équipement “classique” du cavalier (bombe, bottes, etc.), la para équitation nécessite l’acquisition de matériel spécifique.
Pour le saut d’obstacles et le dressage
Dans ces disciplines où le cavalier monte son cheval, il faut prévoir selon le handicap :
- un aménagement de l’assise (surselle et dispositif permettant de mieux “caler” le cavalier au niveau du bassin, des cuisses, des genoux et des pieds…),
- des aides à la tenue de la bride (rêne à poignées ou à bagues),
- des rampes ou montoirs pour faciliter la montée en selle.
Pour le para attelage
Pour cette discipline qui offre de vraies sensations fortes, l’équipement consiste avant tout en des systèmes de fixation du fauteuil à la voiture.