Lorsqu’un parent, conjoint, enfant… n’est plus totalement autonome, il a besoin d’un proche pour l’aider au quotidien : un aidant. Problèmes de santé ou familiaux, accident, handicap… Tour d’horizon des moments où l’on devient aidant.
Aidant ? Il y a peu encore, c’était pour vous un participe présent, c’est désormais un nom que vous entendez de plus en plus souvent… Parce qu’il vous définit, peut-être ?
Ce qu’il désigne ? Un aidant, c’est une personne :
- aux liens étroits et stables avec un proche aidé,
- résidant ou non sous le même toit que lui,
- qui lui vient en aide, de manière régulière et fréquente, à titre non professionnel,
- pour accomplir tout ou partie des actes ou des activités de la vie quotidienne.
En clair, un aidant est un membre de la famille (parent, conjoint, enfant…), un ami ou bien un voisin de la personne aidée. Et c’est très loin d’être un cas isolé : 20 % des Français (soit 11 millions de personnes) sont des proches aidants1.
Que fait un aidant ?
Comme son nom l’indique : il aide ! Mais à quoi ? En fonction des besoins de son proche, son aide va porter sur :
- les activités domestiques : les courses, le ménage, les repas…,
- le soutien moral : écouter, soutenir, rassurer…,
- les démarches administratives, les comptes et les factures,
- les visites et/ou appels réguliers pour vérifier que tout va bien,
- les déplacements,
- les rendez-vous médicaux, la coordination des intervenants (aides à domicile, infirmiers, etc.),
- la toilette, les soins, aider à prendre les médicaments,
- l’aide financière.
On le voit, la “palette” est très large, et du coup de pouce régulier à la présence quasi-permanente, il y a 1 000 nuances d’aidance.
Êtes-vous aidant(e) sans le savoir, ou proche de le devenir ? Comment ce rôle s’impose-t-il ? Voici les principales situations qui peuvent se produire.
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Devenir aidant : les raisons de santé
Le premier facteur de la perte d’autonomie de votre proche, c’est une dégradation de son état de santé. Mais les causes de sa dégradation, et la rapidité avec laquelle il va avoir besoin de votre aide, vont varier.
Après le diagnostic d’une maladie chronique
D’après la définition du Ministère de la Santé et de la Prévention, une maladie chronique est une maladie “de longue durée, évolutive, souvent associée à une invalidité et à la menace de complications graves”.
Cette définition, très large, recouvre :
- les maladies dégénératives (Alzheimer, Parkinson, scléroses, ostéoporose…),
- les insuffisances (cardiaques, rénales, pulmonaires…),
- les maladies “rares” (mucoviscidose, myopathies…),
- les troubles mentaux de longue durée (schizophrénie, dépression…).
Quelle qu’elle soit, le diagnostic d’une maladie chronique entraîne forcément une réflexion sur le devenir de son proche : si elle ne le place pas forcément en situation de dépendance immédiate, elle oblige à être vigilant, et à préparer le moment où la dégradation de son état va nécessiter d’être plus présent.
Après une détérioration progressive de la santé d’un proche
Les maladies chroniques ne sont pas les seules responsables de la perte d’autonomie : les “pépins de santé” (plus ou moins graves), passé un certain âge, peuvent compliquer la vie quotidienne de votre proche, et donc vous demander d’assumer ce rôle d’aidant. Elles peuvent toucher :
- la mobilité et la motricité (arthrose et arthrite…),
- la vue (glaucome, cataracte, DMLA…),
- l’ouïe…
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Devenir aidant : les causes accidentelles
Après un accident
Du plus banal (une “simple” chute dans son appartement) aux plus graves (accident de la route, AVC), les accidents :
- sont plus fréquents,
- et ont surtout des conséquences plus sérieuses dès que l’on avance en âge.
Après un accident, même bénin en apparence, vous allez sans doute devoir consacrer un temps assez long à aider votre proche, et son état ne reviendra peut-être jamais à la “normale”.
À lire aussi : Prévenir les accidents domestiques chez les personnes âgées
Après une hospitalisation ou une rééducation
Après le séjour d’un proche à l’hôpital, vous pouvez rarement le laisser rentrer chez lui comme si de rien n’était. Il va vous incomber :
- d’organiser les soins à domicile (éventuellement en recourant à l’hospitalisation à domicile), et/ou le conduire à ses rendez-vous médicaux,
- de mettre en place des solutions pour ses courses, ses repas, parfois sa toilette…
La situation sera peut-être transitoire, ou peut-être durable : auquel cas votre proche aura besoin de vous en tant qu’aidant(e).
Pour aller plus loin : Comment organiser le retour à domicile après une hospitalisation
BON À SAVOIR :
Être aidé pour le retour chez soi avec l’ARDH
L’Aide au retour à domicile après une hospitalisation (ARDH) est un plan d’action pour faciliter la reprise de son autonomie lors du retour à domicile. Ce plan d’aide dure 3 mois, et est proposé par la Carsat et la CNAV.
En savoir plus sur l’ARDH
Devenir aidant : à la survenue d’un handicap
Il y a, selon la définition la plus restrictive, 2,6 millions de personnes en situation de handicap en France. Ces personnes :
- présentent une (ou plusieurs) limitation(s) sévère(s) dans une fonction physique, sensorielle ou cognitive,
- sont fortement restreintes dans des activités habituelles.
Dans ce cas, votre présence (très) fréquente en tant qu’aidant(e) est indispensable, la seule alternative étant le placement dans un établissement spécialisé.
Le handicap à la naissance
Chaque année, environ 5 000 enfants naissent avec un handicap en France : c’est 2% des naissances, un chiffre en baisse constante grâce aux progrès de la médecine… mais un chiffre loin d’être anodin.
Car c’est une charge très lourde pour les parents de ces enfants : la garde, la scolarisation, le suivi médical et même les gestes quotidiens leur demandent un engagement de tous les instants.
Le handicap au cours de la vie
Le cas le plus fréquent reste la survenue d’un handicap au cours de la vie : d’après une enquête du Ministère du Travail2 :
- 22 % des personnes reconnues en situation de handicap l’étaient de naissance,
- 19 % suite à un accident du travail et 14 % suite à un autre type d’accident,
- et donc 47 % suite à un problème de santé hors naissance ou accident.
Les situations de handicap peuvent donc survenir à tout âge et en diverses circonstances (même si leur fréquence s’accroît avec l’avancée en âge).
En savoir plus : La réalité des 5 grands types de handicap en France
Devenir aidant(e) : les situations de crises (familiale, financière…)
Il y a enfin un dernier type de situation qui peut vous conduire à devenir l’aidant(e) d’un proche : cette fois-ci, ce n’est plus parce que son état se dégrade, mais parce que l’aide qu’il recevait auparavant ne peut plus être assumée.
Les causes peuvent être multiples :
- c’était le conjoint qui était l’aidant “d’avant”, et il est décédé, ou le couple s’est séparé, ou il n’est tout simplement plus en état (physique, émotionnel) de continuer à s’occuper de votre proche,
- votre proche faisait appel à une auxiliaire de vie ou un autre service d’aide à domicile, et il n’a plus les moyens de continuer à s’offrir ce service.
Quel que soit le cas de figure, si c’est à vous qu’incombe désormais la responsabilité de votre proche, vous voici devenu(e) son aidant(e) principal(e).
La tâche ne sera pas de tout repos… mais vous découvrirez qu’il existe des solutions, nombreuses, pour être aidé, accompagné, et prendre soin de vous pour mieux prendre soin de votre proche.
Ma Chère Famille : pourquoi on aide ?
Qu'est-ce qui fait qu'on s'engage auprès d'un proche ? Qu'est-ce qui nous motive ? Le témoignage de Christiane et de Jacqueline.
1 Source : La situation des aidants en France, Ipsos-Macif, 2020
2 Source : L'accès à l'emploi des personnes handicapées en 2011, Dares, 2013