Si sortir de votre lit devient moins facile, entrer dans votre baignoire vous semble un peu risqué ou vous déplacer vous pose parfois problème, pourquoi ne pas consulter un ergothérapeute ?
L’ergothérapie vise à préserver l’autonomie du senior, dans le respect de ses habitudes de vie et de son environnement, en adaptant et sécurisant son domicile et en lui faisant adopter de nouvelles façons d’agir. Professionnel de santé, l’ergothérapeute travaille en collaboration avec les médecins, les psychomotriciens, les psychologues et les professionnels de la rééducation.
L’ergothérapeute : acteur du maintien à domicile
Dans un premier temps, l’ergothérapeute évalue la personne dans son environnement quotidien, à domicile.
Il va apprécier les intégrités de la personne, c’est-à-dire ce qu’elle est capable de faire normalement et les difficultés, voire même ses incapacités. Il évaluera également les facteurs environnementaux et les performances du patient tant au niveau moteur qu’au niveau sensoriel, cognitif et psychique. Il analyse enfin les besoins et les habitudes de vie.
Cette évaluation permettra à l’ergothérapeute de déterminer précisément les situations critiques rencontrées, leur origine et d’apprécier les éventuelles pertes de capacité futures.
Le diagnostic d’un ergothérapeute est centré sur le caractère unique du patient. Avec des situations de perte d’autonomie équivalente, la prise en charge proposée peut être très différente d’une personne à l’autre.
Sécuriser le domicile
La préconisation de l’ergothérapeute vise à réduire ou à compenser les limitations d’activité et à restaurer, maintenir et développer l’indépendance, l’autonomie et l’implication sociale du patient.
Pour rendre le domicile sécurisé, accessible, voire évolutif, l’ergothérapeute propose des solutions d’aménagement ou d’adaptation du logement. Il peut s’agir par exemple de remplacer une baignoire difficile à enjamber sans risque par une douche sécurisée, de créer un chemin lumineux dans un couloir, de fixer les tapis au sol…
Les aides techniques de l’ergothérapie
L’ergothérapeute suggère l’utilisation d’aides techniques ou d’assistance technologique. Ce peut être des bandes antidérapantes dans la salle de bain, un robinet à déclenchement infra rouge, un rehausseur de toilettes, une barre d’appui, mais aussi une loupe rétro éclairée ou un téléphone à larges touches…
Dans le cadre de l’implication sociale du patient, il conseille des aides à la locomotion ou les moyens de transport existants, il oriente vers des activités adaptées selon l’offre présente sur le territoire.
Un rôle de formateur
L’ergothérapeute peut enfin avoir un rôle de formation à deux niveaux. Le premier avec le patient lui-même, en lui apprenant des gestes quotidiens permettant de compenser ses faiblesses ou des nouveaux comportements, par exemple pour éviter les chutes. Le second auprès des proches ou des aidants, toujours dans le but d’améliorer le confort de vie.
Quand consulter un ergothérapeute ?
Baisse de vision, fatigabilité accrue, perte de mobilité, mais aussi présence de marches ou d’escaliers, placards trop hauts, toilettes trop basses… l’ergothérapeute évalue les fragilités d’un patient dans son environnement quotidien. C’est en général le médecin traitant ou le spécialiste qui en est le prescripteur. À ce titre, un compte rendu du diagnostic lui sera également adressé afin de coordonner, si nécessaire, les actions d’autres professionnels de santé.
Quel coût ?
L’ergothérapie n’est pas prise en charge par la Sécurité sociale. Néanmoins, les personnes de plus de 75 ans, retraités des caisses Agirc ou Arrco peuvent bénéficier d’un diagnostic "Bien chez moi". Une participation de 15€ est demandée au bénéficiaire sur un coût total d’environ 400 €.
Le diagnostic Bien Chez Moi – Agirc/Arrco
Références :
- Arrêté du 5 juillet 2010 référentiel métier ergothérapeute
- Association nationale française des ergothérapeutes