En milieu “ordinaire” ou “spécifique”, pour les petits, les enfants, les adolescents… Comment votre enfant peut-il être accueilli et scolarisé de façon adaptée à son handicap ?
Au fur et à mesure que votre enfant grandit, ses besoins évoluent. Et les modes d’accueil qui lui sont destinés aussi. Voici un petit récapitulatif des différents parcours possibles, avec un focus sur les âges charnières. Et deux mots d’ordre à garder en tête : anticipation et personnalisation.
L’accueil en milieu ordinaire
Le milieu “ordinaire”, c’est l’école de la République. Depuis plusieurs années, le mot d’ordre est de privilégier tant que faire se peut la scolarisation des enfants en situation de handicap (et plus généralement les enfants rencontrant des difficultés à l’école) de façon inclusive, en compagnie des enfants de leur âge.
Cette scolarisation peut se faire :
- de façon individuelle (votre enfant est en classe “comme tout le monde”, avec un accompagnant et des équipements dédiées ou pas) ou au sein d’une Ulis,
- à plein temps ou à temps partiel (en recourant à l’enseignement à distance pour ses moments hors classe).
Selon les difficultés rencontrées par votre enfant, divers “plans” (PAI, PPS…) seront mis en place pour faciliter sa vie à l’école.
POUR EN SAVOIR PLUS : Handicap, troubles, problèmes de santé : comment scolariser son enfant ?
L’accueil spécifique pour la petite enfance (de 0 à 6 ans)
Que sont les CAMSP (Centres d’Action Médico-Sociale Précoce)
Spécialisés dans l’accueil de la petite enfance (de 0 à 6 ans), les Centre d’Action Médico-Sociale Précoce (CAMSP) peuvent accueillir tous les enfants en situation de handicap, sans passer par la MDPH.
Ils sont constitués d’une équipe pluridisciplinaire médicale, paramédicale et éducative. Attention cependant : les places sont limitées et les listes d’attente longues.
Pour aller plus loin : Consultez l’annuaire des CAMSP
L’accueil spécifique pour enfants et adolescents (à partir de 6 ans)
Que sont les Ulis (Unités localisées pour l’inclusion scolaire) ?
Les Unités localisées pour l’inclusion scolaire (Ulis), sont des dispositifs situés au sein de l’école, de la maternelle au lycée. Elles permettent d’offrir aux enfants un accompagnement spécialisé tout en étant en contact avec le milieu ordinaire le reste des temps de la vie scolaire.
Que sont les IME (Instituts Médico-Éducatifs) ?
Les instituts médico-éducatifs (IME) regroupent les Instituts Médico-Pédagogiques (IMP) et les Instituts Médico-Professionnels (IMPro).
Ils accueillent, par tranches d’âge spécifiques selon les établissements, les enfants et adolescents atteints de déficience intellectuelle, avec ou sans troubles associés. Ils y bénéficient, en plus d’un accompagnement scolaire, d’un suivi médical personnalisé.
Que sont les SESSAD (Services d’Éducation Spécialisée et de Soins à Domicile) ?
Le Service d’Éducation Spécialisée et de Soins à Domicile (SESSAD) favorise l’intégration scolaire. Le « à domicile » faisant davantage référence à « là où l’enfant se trouve », plutôt qu’au domicile stricto sensu. C’est l’équipe pluridisciplinaire qui vient à l’enfant plutôt que l’inverse. Les SESSAD prennent en charge des enfants de 0 à 20 ans.
BON À SAVOIR :
Et quand votre enfant devient adulte ?
ESAT, FAM, MAS… À sa majorité, votre enfant peut intégrer d’autres établissements d’accueil adaptés à son handicap.
Lire notre article
À lire aussi : Ma boîte à outils de parent aidant
Le point de vue l’expert : comment gérer les transitions d’un mode d’accueil à un autre ?
Hélène Le Meur, directrice du pôle Expertise de l’UNAPEI (Union Nationale des Associations de Parents d'Enfants Inadaptés), répond à nos questions.
Quelles recommandations donneriez-vous aux parents dans la construction du parcours de leur enfant ?
Anticiper et se renseigner à l’avance auprès d’autres familles, d’associations, de la MDPH. Ne surtout pas attendre le dernier moment. Quand ils trouvent une solution d’accompagnement, ils ont souvent l’impression d’être arrivés, mais il faut toujours se projeter dans l’étape d’après car la durée d’une solution peut être limitée et les besoins de l’enfant peuvent évoluer. Attention aussi au passage du milieu ordinaire à l’accompagnement spécialisé. Les parents veulent souvent le retarder le plus possible et sans étapes préparatoires cela crée parfois des transitions plus difficiles.
Y a-t-il des âges charnières qui vous semblent particulièrement sensibles ?
Le passage à l’adolescence. Parce que c’est un moment de la vie difficile pour tous et que le handicap peut ajouter des difficultés. Et puis parce que c’est le moment pour certains de la transition de milieu ordinaire à spécialisé. Un autre âge souvent sous-estimé c’est le passage à l’âge adulte : quels changements implique-t-il ? Qui va s’occuper de mon enfant quand je ne serai plus là ? Cela soulève des questions de protection juridique (tutelle, curatelle…) et de patrimoine importantes, qui doivent être réfléchies. Il est essentiel d’avoir recours à l’expertise de professionnels spécialisés, d’un notaire ou d’un conseil en gestion de patrimoine familier du milieu du handicap pour trouver la solution la plus adaptée pour sa famille et son enfant. Associations et réseaux de parents peuvent être de bon conseils pour orienter les parents vers les professionnels appropriés.
