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Comment sont accueillis les malades d’Alzheimer en Ehpad ?

Crée le : · Mis à jour le : 19/07/2024 15:28:02 · Temps de lecture :
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D’après le ministère de la Santé, 40 % des habitants d’Ehpad sont atteints de la maladie d’Alzheimer ou d’une maladie apparentée. Pour les accompagner au mieux, le plan Alzheimer 2008-2012 a permis de déployer des unités qui leur sont dédiées. UHR, UVP, Pasa : en quoi consistent-elles exactement ?

La survenue ou l’aggravation d’une maladie neurodégénérative, et notamment de la maladie d’Alzheimer, a souvent pour conséquence une entrée en Ehpad. La vie à domicile devient trop compliquée, le besoin d’aide trop élevé.

En 2019, 233 000 résidents d’Ehpad étaient atteints de la maladie d’Alzheimer ou d’une maladie apparentée. Pour autant, seule la moitié d’entre eux sont accueillis dans une unité spécifique : tout dépend de leurs besoins, de la manière dont la maladie se manifeste…


Télécharger le guide - Choisir l’hébergement le mieux adapté à la perte d’autonomie

Des principes communs…

L’objectif étant de préserver autant que possible l’autonomie, la qualité de vie et les capacités de chacun, dans un environnement adapté aux conséquences de la maladie (perte de repères dans le temps et l’espace, notamment). Chaque accompagnement est pensé, personnalisé.

Pour un accompagnement à la hauteur, ces différents services sont de petite taille, et accueillent 10 à 20 personnes, ce qui permet aussi de favoriser le lien social.

L’équipe est composée de spécialistes, comme des aides médico-psychologiques, des psychologues, des assistants de soins en gérontologie, des ergothérapeutes, des psychomotriciens. Les infirmiers et aides-soignants sont formés à la maladie.

Les activités thérapeutiques organisées par l'ergothérapeute et/ou le psychomotricien nécessitent une prescription médicale.

Enfin, l’environnement est rassurant, agréable et facile à s’approprier. Il doit être à la fois chaleureux et protecteur, afin d’éviter la sur-stimulation, source d’agitation et de confusion. La lumière et le confort acoustique sont particulièrement réfléchis. Ces unités peuvent parfois être sécurisées grâce à un digicode à l'entrée.

Des réponses différentes

Ces grands principes peuvent se traduire de différentes manières, et il existe aujourd’hui trois types de services réservés aux résidents atteints de la maladie d’Alzheimer ou d’une maladie apparentée : les pôles d’activités et de soins adaptés (Pasa), les unités de vie protégées (UVP) et les unités d’hébergement renforcées (UHR).

Zoom sur les Pasa

Les Pasa fonctionnent uniquement la journée. Ils accueillent 12 à 14 résidents pour des activités dont le but est de préserver les capacités restantes, qu’elles soient fonctionnelles ou cognitives, de mobiliser leur sens et de favoriser le lien social.

Ils peuvent par exemple faire la cuisine puis déjeuner ensemble, participer à des séances d’activités physiques, de musicothérapie ou d’art-thérapie, de stimulation de la mémoire…

Les lieux comportent souvent une cuisine, des espaces d’activité, des espaces de convivialité comme un salon, des toilettes, une salle de bain et un espace extérieur (jardin ou balcon).

Les résidents qui se rendent au Pasa y restent toute la journée, un à plusieurs jours par semaine. Il s’agit de personnes qui présentent des troubles du comportement modérés.

Zoom sur les UVP

A la différence des Pasa, les unités de vie protégées accueillent les résidents 24 heures sur 24. Là aussi, l’architecture, les activités sont pensées au regard des besoins spécifiques des personnes atteintes de maladies neurocognitives.

Quand elles ont commencé à se développer dans les années 1970, on les appelait des Cantou, pour Centres d’activités naturelles tirées d’occupations utiles. S’ils le souhaitent, les habitants de l’UVP sont par exemple invités à participer aux tâches quotidiennes : éplucher les légumes, mettre la table, plier le linge… pour éviter de perdre en autonomie.

Tout un programme d’activités est aussi proposé, de mêmes natures qu’en Pasa.

Ces unités sont elles aussi réservées aux personnes présentant des troubles du comportement, notamment la nuit : l’idée est ici de leur permettre de vivre à leur rythme, sans pour autant perturber les autres résidents.

Les heures de coucher et de lever, les déambulations nocturnes seront ainsi respectées, autant que possible.

Zoom sur les UHR

Comme leur nom l’indique, ce dernier type d’unité est plutôt habité par des personnes aux troubles du comportement importants.

D’une capacité de 10 à 14 personnes, elle propose sur un même lieu l'hébergement, les soins, les activités sociales et thérapeutiques.

Si le cadre doit être agréable et rassurant, la sécurité est aussi de mise, en raison de troubles des personnes accueillies, pour éviter tout risque (chute, brûlure…). Les résidents disposent d’espaces privés et communs pour les activités et les temps conviviaux, ainsi que d’un espace extérieur sécurisé.

Du personnel soignant y est présent en permanence, y compris la nuit.

Quels résidents intègrent ces unités ?

Lors de l’entrée en Ehpad, le médecin coordonnateur de l’établissement examine le dossier médical du nouveau résident, et procède à une évaluation. L’orientation vers un de ces services peut aussi être préconisée par le médecin traitant.

L’adhésion de la personne concernée, de ses proches est recherchée.

Bon à savoir :
Une entrée en UVP ou UHR n’est pas forcément définitive. Si les troubles du comportement s’apaisent, le résident se verra proposer de réintégrer des unités de vie « classiques ». Idem pour l’accompagnement en Pasa.

Pour aller plus loin : Cahier des charges des Pasa et UHR, ministère de la Santé


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