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Décès d’un proche pendant l'épidémie de COVID-19 : organiser les obsèques et les premières démarches

Décès d’un proche pendant l'épidémie de COVID-19 : organiser les obsèques et les premières démarches
Crée le : · Mis à jour le : 02/11/2021 13:10:41 · Temps de lecture :
6 minutes

Avec la pandémie de coronavirus, funérailles et démarches administratives compliquent la tâche des proches des défunts. Qui peut assister aux obsèques ? Comment se dérouleront elles ? Comment rendre hommage au disparu et entamer les premières démarches ? Nos réponses.

Plusieurs milliers de décès, durant cette période de confinement : pour les proches de personnes défuntes ces temps-ci, le coronavirus rend encore plus douloureuses et complexes le décès. Organiser les funérailles et les démarches, savoir ce qui est autorisé, assoupli, interdit… Rien n’est simple. Mais voici quelques éléments pour y voir plus clair.

Comment organiser les obsèques de son proche en situation de confinement

Crise sanitaire ou non, confinement ou pas, deux grands principes restent indiscutables :

  • même si elle est décédée d’une maladie infectieuse comme la Covid-19, toute personne décédée a accès aux services de pompes funèbres,
  • lorsque le défunt, ou à défaut sa famille choisit un mode de sépulture, ce choix a valeur légale et doit être respecté.

Ces grands principes qui garantissent l’égalité de traitement de nos défunts étant posés, la crise actuelle entraîne malgré tout un vrai bouleversement des obsèques.


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Qui peut être présent ? Des obsèques en petit comité

L'organisation des cérémonies funéraires demeure donc possible, mais elle est strictement encadrée. Dans les cimetières, les cérémonies funéraires sont en effet limitées à 20 personnes. Et ce chiffre comprend les employés de pompes funèbres qui procèdent à l’enterrement (ils sont au moins trois). 

Il reste donc une quinzaine d’invités possibles aux funérailles de votre proche, et ce nombre est encore plus réduit dans les crématoriums, où les distances et la faisabilité des gestes barrières sont plus limités. 

Concrètement ? Le conjoint, les parents, enfants, frères et soeurs… pourront être présents. Mais il ne vous sera pas possible d’inviter tous les amis et la famille plus éloignée qui serait venue en temps normal à la cérémonie. Chaque invité devra bien entendu se munir de son attestation sur l’honneur de déplacement dérogatoire, et cocher la case « motifs familiaux impérieux ».

BON À SAVOIR
L’association « Mieux traverser le deuil »  offre un service de retranscription des obsèques en ligne pour pallier l’impossibilité de se rendre aux obsèques de votre proche pendant la période de confinement. Une plateforme d’écoute disponible 24h/24 est également proposée, par téléphone, visio ou chat, grâce à un réseau de 500 bénévoles. Ces deux services sont entièrement gratuits.

Quid des cérémonies religieuses ?

Les choses sont clairement codifiées pour les cérémonies civiles (inhumation ou crémation), en revanche, cela reste plus flou concernant les cérémonies religieuses. Avec le confinement, la plupart des synagogues et mosquées sont fermées. Les églises et temples sont à peine plus nombreuses à ouvrir leurs portes (pour la prière individuelle, et avec moins de 20 personnes au même moment).

Dans l’immense majorité des cas, la cérémonie religieuse va donc se dérouler en très petit comité, et directement sur le lieu des obsèques (cimetière ou crématorium). Ou dans certaines églises sous forme de célébration (pas de messe) en répartissant l’assistance dans le respect des distances sanitaires. Bref, ces cérémonies se déroulent sans donc une bonne partie des rites usuels, ce qui peut se révéler un peu perturbant pour les familles.

Peut-on repousser la cérémonie après le confinement ?

Dans des circonstances habituelles, l’inhumation ou la crémation d’un défunt doit être effectuée au plus tard 6 jours après la mort. Dans des situations comme le confinement vécu actuellement, ces délais peuvent poser problème : il y a malheureusement plus de décès, moins de personnel aux pompes funèbres, et les déplacements des familles sont limités. A l’heure actuelle, les délais ont donc été rallongés :

  • pour une inhumation ou une crémation “normale” la limite passe de 6 à 21 jours (parfois plus avec l’accord du préfet), 
  • pour les familles qui le souhaiteraient, le corps du défunt pourra être placé dans un cercueil hermétique dans un dispositif d’accueil temporaire durant 6 mois. Le temps de pouvoir organiser une “vraie” cérémonie, conforme aux souhaits du défunt, après le déconfinement. 

Votre proche est victime du coronavirus : qu’est-ce que cela change ?

C’est sur ce dernier point qu’il y a le plus d’incertitude, car les autorités ont donné des consignes un peu contradictoires. Le 18 février, le Haut Conseil à la santé publique (HCSP) avait en effet émis des recommandations radicales, pour les assouplir le 24 mars. 

Que disent ces nouvelles consignes dans le cas des personnes victimes de la Covid-19 ?

  • la toilette funéraire (qui consiste à maquiller, fermer la bouche et les yeux du défunt, l’habiller…) est à nouveau autorisée, 
  • les toilettes rituelles ou religieuses, comme celle pratiquée dans l’Islam, sont aussi autorisées,
  • voir le défunt avant la fermeture définitive du cercueil est de nouveau possible aussi, tant que c’est à bonne distance et sans contact.

Autant de nouvelles dispositions qui “normalisent” un peu la situation des victimes de ce virus, mais attention : tous les professionnels des pompes funèbres ne sont pas d’accord, et certains peuvent refuser de les appliquer par mesure de sécurité.

Comment lui rendre un dernier hommage

L’autre grande difficulté de ces décès survenus pendant la période de confinement est liée au deuil. À la fois d’un point de vue personnel et d’un point de vue social : les obsèques, c’est pour tout un chacun le moment d’aller soutenir les proches du défunt, mais aussi de rendre hommage au disparu. Et c’est plus compliqué pour tous ceux qui ne font pas partie du cercle intime autorisé à assister à la cérémonie.

Un hommage en ligne avec InMemori

Depuis 2016, InMemori propose son site internet d’hommage pour les défunts et leurs proches. Le principe est assez simple : chaque décès donne lieu à la création d’un espace de commémoration gratuit, privé et non indexé par les moteurs de recherche. Donc visible seulement des personnes que la famille “convie” virtuellement.

Chacun peut y laisser un mot, envoyer une photo, partager donc ses souvenirs du disparu. InMemori propose d’ailleurs l’édition d’un livre compilant tous ces témoignages en souvenir du défunt.

Préparer un hommage post-confinement

Si vous ne demandez pas de délai supplémentaire pour les obsèques, et organisez donc des funérailles en très petit comité, rien ne vous empêche d’organiser un hommage plus tard. Dans la plupart des grandes religions, les cérémonies de commémoration anniversaires n’ont rien d’exceptionnel, et elles servent précisément à faciliter le processus de deuil des familles et des amis.

Gérer les formalités administratives

Lors d’un décès, en parallèle de l’organisation des funérailles, les proches ont plusieurs démarches administratives à effectuer, souvent dans des délais assez brefs. 

Dans les 24 heures : déclarer le décès en mairie

Tout d’abord déclarer le décès au bureau de l’état civil de la mairie où est mort le parent. Cela se fait dans les 24h suivant le décès, muni de plusieurs pièces justificatives : 

  • les pièces d’identité (du défunt et de la personne qui effectue la démarche),
  • le livret de famille, 
  • le certificat de décès du médecin qui a constaté le décès.

Cette démarche permet d’obtenir l’acte de décès (à demander en plusieurs exemplaires), et fait partie des démarches essentielles encore assurées pendant le confinement par les mairies (souvent en prenant rendez-vous au préalable).

Dans la semaine : prévenir banques, employeur, organismes…

L’acte de décès délivré en mairie va servir ensuite à informer du décès de votre proche :

  • sa ou ses banques, afin de clôturer ses comptes et mettre un terme aux paiements effectués régulièrement,
  • son employeur le cas échéant,
  • les organismes auxquels votre proche était affilié : caisse primaire d’assurance-maladie et mutuelle, caisse de retraite… notamment si vous êtes le conjoint du défunt et pouvez prétendre à une pension de réversion.

Dans le mois : régler la question du logement, des assurances et abonnements

Enfin, mais c’est moins urgent, vous devrez :

  • résilier ou modifier le bail auprès de son propriétaire ou bailleur, 
  • résilier les contrats d’assurance (habitation, automobile…), et les abonnements (gaz et électricité, téléphonie et internet…),
  • informer la caisse d’allocations familiales (CAF) et vous renseigner sur les allocations (allocation de soutien familial, aides au logement…) qui peuvent peut vous être accordées,
  • informer enfin le centre des impôts.

Aujourd’hui, une grande partie de ces démarches est faisable en ligne, ou par téléphone. Prévoyez malgré tout des temps de réponse et de traitement plus longs qu’à l’accoutumée durant la période de confinement.

Par la suite, les questions de succession et les derniers détails pratiques seront à régler. D’ici là, le confinement sera (espérons-le !) derrière nous. 

Mais un décès, ce n’est évidemment pas qu’une succession de démarches à remplir : c’est avant tout la perte d’un être cher, avec des implications sentimentales et morales fortes, et que cette période de confinement rend plus difficile encore à surmonter.


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